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Hommage à Armand Deriaz, photographe des résistances


L’objectif d’Armand Dériaz ne captera plus la lumière d’automne qui baignait la chambre de sa maison natale, gardienne de la mémoire photographique de quatre générations à Baulmes (Vaud). L’heure est venue pour toutes.tous celles et ceux qui ont eu l’immense privilège de partager sa rage de vivre, les joies des retrouvailles dans l’intensité de ses combats et dans la chaleur de ses amitiés, de lui dire Au revoir. 

L’engagement envers le peuple palestinien nous a réuni.e.s. 

En 2012, nous l’avions contacté, lui et ses compères en aventures cinématographiques, Francis Reusser et Jean-Pierre Garnier, pour leur exposer notre projet: ouvrir un espace à la création cinématographique palestinienne. Pour cette première édition, nous voulions projeter Biladi, une révolution, tourné en 1970 dans les camps de réfugié.e.s palestinien.ne.s en Jordanie, et monter une exposition des photos prises par Armand durant le tournage. Leur engagement dans cette aventure a été immédiat, enthousiaste et généreux, et la rencontre avec la nouvelle génération de cinéastes palestiniens a construit le socle sur lequel PFC’E allait poursuivre l’aventure. 

Et puis, en 2020, il y a eu le départ de Francis Reusser, le compagnon de luttes. Pour lui rendre hommage, PFC’E a projeté en 2021 une nouvelle fois Biladi, une révolution et le Grütli a offert son espace pour exposer les photos de « Guerre du Peuple ». Armand avait mis tous ses soins et son énergie pour répondre à cette invitation. Par-dessus tout il désirait partager avec le public les intenses moments de sa vie vécue au milieu des combattant.e.s palestinien.ne.s, là où son coeur s’était posé. Mais la maladie ne lui a pas laissé ce répit, PFC’E a dû ouvrir l’exposition en son absence. 

Sa rencontre en 2019 avec la cinéaste Ghada Terawi, venue présenter ses films The Way Back Home et Golden Pomegranate Seeds, l’avait bouleversé. Ghada… la fille de Leïla, cette jeune combattante photographiée par lui en 1970! Ensemble, par delà les souffrances de la guerre et de l’exil, ils avaient reconstruit les épisodes de sa vie et reconstitué le récit familial. L’objectif d’Armand avait fixé à tout jamais le visage emblématique de Leïla, celui de la résistance palestinienne.

PFC’E t’adresse un tendre salut. Au revoir, cher ami. 

Genève, le 31.10.2022

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